Le Nouvel Observateur plébiscite les Mauvaises Nouvelles Littéraires
"On se souvient que, pour avoir écrit «Pays perdu» (L'Esprit des Péninsules), Pierre Jourde s'est fait lyncher à coups de caillasses, en 2004, dans ce hameau du Cantal où son père avait été agriculteur et où il est enterré. Les habitants n'avaient pas aimé la manière dont l'écrivain évoquait, dans son livre âpre, de vieilles intrigues amoureuses et une propension tenace à l'alcoolisme. C'est bien connu, la France du bout du monde ne veut pas qu'on la dérange dans son mutisme de pierre. Elle déteste que les romanciers la visitent et, en la couchant sur le papier, la réveillent.
Joëlle Guillais est sa nouvelle victime. Née à Alençon dans une famille nombreuse et pauvre, fille d'un père qui s'est suicidé par pendaison, adepte de Duras et de Bourdieu, elle s'est battue pour étudier et passer son doctorat d'histoire sous la direction de Michelle Perrot. Elle a beaucoup écrit sur le monde paysan. Des romans, comme « la Ferme des orages », et des essais, comme « la Berthe », étonnant portrait de Berthe Perrier, une vieille Mayennaise de 90 ans qui a travaillé la terre toute sa vie et réussi à s'imposer dans un monde toujours masculin et souvent machiste.
Ce monde-là vient de briser Joëlle Guillais. Dans la campagne du Perche où elle vivait, parce qu'elle était une femme et une romancière qui creusait son sillon, des agriculteurs l'ont insultée, polluée, ruinée, ont rendu son quotidien irrespirable et menacé, avec des fourches, de lui faire la peau. Elle a dû fuir à Paris sans se retourner. Elle n'écrit plus, sauf ce texte bref, « Mauvaises Nouvelles littéraires », arraché à la souffrance, à la colère, et autoédité (Atelier Mot à Mot, 10 euros, http://joelleguillais.blogspot.com). Il faut le lire pour comprendre à quoi s'expose, en 2007, une femme qui ose transgresser la loi tacite selon laquelle cultiver la terre, ou l'écrire, est l'apanage des mecs. Parmi les battantes, il y avait « la Berthe». Voici la Joëlle. "
Jérôme Garcin
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